Á Madame Marie-Thérèse de Lavaur de Sainte-Fortunade Comtesse de Poix
« Une bonne partie de l'antifascisme d'aujourd'hui, ou du moins ce qu'on appelle antifascisme, est soit naïf et stupide soit prétextuel et de mauvaise foi.
En effet elle combat, ou fait semblant de combattre, un phénomène mort et enterré, archéologique qui ne peut plus faire peur à personne.
C'est en sorte un antifascisme de tout confort et de tout repos.
Je suis profondément convaincu que le vrai fascisme est ce que les sociologues ont trop gentiment nommé la société de consommation. »
Pier Paolo Pasolini
Il y a peu, j'accompagnai de jeunes connaissances à un examen hippique.
Complétement ignare en la matière, ne comptait pas sur des commentaires avisés sur la meilleur des façon de monter.
Mais c'est un milieu que j'apprécie beaucoup.
Les jeunes filles représente plus de 80 % des pratiquants.
Quant à la diversitude... Oubliez ! :)
Et contrairement à une idée reçue, le monde équestre n'est pas réservé aux richards.
C'est bien tout le contraire, il est extrêmement populaire et touche beaucoup de familles modestes.
Alors le funeste projet d'augmenter la TVA à 19,6%
Non seulement serait injuste, mais risquerait gravement de nuire à cette économie agricole qui fait vivre énormément de monde.
L'épreuve pour laquelle je servis de chauffeur aux impétrantes,
Se déroulait aux écuries du château de la Roche Ploquin perdu au fond des bois, au pied d'une petite rivières...
Arrivé tôt le matin, j'y passais la journée, et comme pour le cinéma, l'attente est longue.
Alors, je fis une petite promenade et entrepris le tour du charmant petit manoir...
Idéalement situé sur les hauteurs – la roche – il doit tirer son origine d'un fortin de bois du Xè siècle pour surveiller les marches du Poitou.
Rafistolé depuis à chaque époque, forteresse au XIIIè siècle, reconstruit au XVè, modifié au XVIIIè, pour être ravalé fin XIXè début XXè.
Pour tout dire il commence à partir en ruine, le dernier crépi s'enlevant laisse apparaître des pierres en bien mauvais état.
D'ailleurs recyclé en maison d'accueil rurale, il fut plus économique de déplacer l'école et en construire une neuve à quelques lieues que d'entreprendre des travaux de remises aux normes.
Il est actuellement à vendre, avis aux amateurs...
Attenante au château, celui-ci est doté d'une charmante chapelle.
Au dessus de l'huis, une énorme plaque de marbre noire nous informe en lettres d'or,
Que madame Marie-Thérèse de Poix y fut arrêté par la Gestapo au printemps 1944.
Et c'est ici que commence l'Histoire...
Parce qu'afficher son identité, c'est connaître son histoire et les liens qui nous unissent aux anciens qui ont construit notre mémoire.
Que cela serve de leçon aux chasseur de nazis de 2011, bien ancré dans leurs certitudes qu'ils veulent imposés,
Et se trouvent de fait être les complices du consumérisme mondialisé, participant à l’acculturation générale.
Parce qu'il y a pas si longtemps, des hommes et des femmes ordinaires se sont levés,
Avec leur faible moyen contre les vrais nazis de 40-44.
Alors quand on s'approprie un combat antifasciste de façade en pratiquant l'anathème goldwinien en permanence,
C'est insulter les vrais héros qui eux l'ont vraiment combattu et en sont morts !
Les connaissent-ils d'ailleurs les révoltados subventionnés, ces héros ?
Une comtesse, un marquis et un curée, à l'ancienne, avec soutane et messe en latin,
Et qui n'ont pas attendu 1941 comme les cocos avant de résister.
Foin des querelles idéologiques, leur Nation envahie, il était de leur honneur de le libérer.
Même si rétrospectivement, en 1945 les bolchéviques en retirèrent les marrons du feu en se comportant parfois pire que les nazis lors de l'épuration sauvage.
Quant à se voir libérés des boches pour devenir les esclaves des banksters usuriers...
Mais c'est une autre histoire,
Reprenons le fil de la notre.
Il était une fois...
Née Marie-Thérèse de Lavaur de Sainte-Fortunade en 1894,
Elle s’enrôla engagée volontaire infirmière à l’hôpital de Bordeaux pendant la première guerre mondiale.
Le conflit terminé elle épousa le Comte Jean de Poix combattant et gravement blessé qui décéda peu après.
Lorsque le pays fut envahi en 1940, il apparut bien vite que le château de la Roche Ploquin occupait une position idéal, proche de la ligne de démarcation.
Dès les premiers temps, Madame la Comtesse prit une part active à l’évacuation en zone libre des réfugiés, prisonniers évadés, aviateurs Britanniques et Américains, politiques, familles juives...
Ceux-ci lui étaient recommandés par son ami le marquis de Lussac responsable du réseau plus en amont à Sainte-Catherine de Fierbois.
Rusant déjà par leurs messages codés...
« Je vous fais envoyer un lapin pour améliorer votre ordinaire »
Marie-Thérèse de Poix, à son tour, accusait réception du « lapin ».
Rapidement le château servi de base arrière.
Monsieur le curée de Draché,
L'abbé Péan
Qui prit la direction des opérations, chapeautant les réseaux Vengeance et Libération Nord, Marie-Claire, Marie-Odile et membre du groupe Jade-Amicol de l'État-major interallié.,
Y venait souvent.
Il y organisa également moult parachutages
Et devint le chef de la résistance en Touraine.
Jusqu'à la funeste arrestation en l'église de la Celle-Saint-Avant le 13 février 1944.
Le 28, il mourut en martyre sous les coups de la Gestapo à la prison de Tours.
Le chef éliminé, la traque se resserre sur Marie-Thérèse...
« Marie-Thérèse de Poix sentait bien que le danger se resserrait autour du château.
Elle hébergeait une dizaine de personnes lorsque la Gestapo arriva en voiture dans la cour.
Immédiatement, elle courut aux toilettes pour y jeter des papiers avec adresses qu’elle avait sur elle et tira la chaîne de la chasse d’eau sur ces documents importants.
Puis, elle se précipita dans la bibliothèque où deux aviateurs anglais étaient cachés.
Elle leur donna rapidement la consigne : « Suivez la rivière, à gauche toujours, jusqu’à une petite maison... »
Mais quand elle ouvrit la porte sur le parc, la Gestapo était là. Ils furent tous ramenés dans le grand hall.
Alors commença une longue attente de plusieurs heures sous surveillance des nazis.
En fait, ils prirent le temps de fouiller la belle demeure et les chambres et pillèrent au passage tout ce qui pouvait les intéresser : objets, œuvres d’art, argenterie, etc.
Enfin, ils demandèrent par téléphone d’autres voitures en renfort vu l’importance des arrestations et les fruits du pillage du château.
Marie-Thérèse de Poix sentit dans la poche de sa robe un petit papier qui pouvait être compromettant : elle réussit à le déchirer en petits
morceaux et finit par mâcher discrètement et avaler le message.
Elle quittait là sa grande maison qu’elle aimait tant et qui avait abrité depuis 1940 beaucoup d’hommes et de femmes traqués par la guerre. »
Déportée à Ravensbrück elle tomba gravement malade,
Et fut évacuée en Suède à la libération du camp.
De retour au château celui-ci pillé plusieurs fois s'était si détérioré qu'elle dut se résoudre à le vendre n'ayant pas les moyens de l'entretenir.
« Elle ne demanda jamais ni réparation ni indemnisation pour les dégâts subis par sa grande maison pendant son absence. »
Ce qui ne l'empêcha jamais de continuer son dévouement auprès des plus humbles.
Recueillant ainsi la maman de l'abbé Péan.
« En Touraine, on la voyait chaque jour arpenter les routes avec sa 2 CV, mettant sa compétence et ses possibilités d’aide et de déplacement au service de ceux qui en avaient besoin.
À Sepmes, elle devint adjointe au maire en 1948. Elle s’attacha particulièrement à mettre en place une cantine scolaire pour les enfants. Accessible à tous, elle était chaleureuse, compréhensive et toujours disponible.
Elle ne négligea jamais la paroisse de Sepmes, apportant son soutien au curé en toutes circonstances.
Une fois par an, une Messe était dite dans la chapelle du château,
ce fut ainsi jusqu’à la fin de sa vie, comme elle l’avait souhaité. »
Marie-Thérèse gagna un repos bien mérité le 5 février 1970.
Alors si nous ne prétendrons jamais accaparer votre combat,
S'en inspirer,
En prendre exemple comme héritage,
Assurément !
SOUCES :
Marie-Thérèse de Poix
Abbé Péan