Tout n'est pas forcement encore pourri au royaume du Danemark dans la république de la Fwance,
Par exemple les initiatives du ministère de la Culture ouvrant ses portes gracieusement aux masses laborieuses,
Comme l'opération Tous à l'Opéra,
Je me régalais à l'avance d'ouïr une dernière fois Maestro Jean-Yves Ossonce
Qui tire sa révérence du Grand Théâtre Lyrique de Tours,
Diriger les répétitions d'Eugène Onéguine de Tchaïkovski,
Saperlipopette !
Il y avait foule, des familles avec enfants,
Et pas trop diversifiées, bien trop Françaises !
Je montai à ma loge.. de Kwâ ?!!
Squattée par des gueux !!!
Non, décidément il y avait trop de monde pour apprécier sereinement la Polonaise qui ouvre le troisième acte !
Samedi soir rebelote pour la Nuit des Musées,
Sobrement habillé,
Je n'ai plus qu'un costard cause que la malédiction qui les fait étrangement rétrécir comme une Peau de Chagrin,
Surtout les falzars et même les vestes que je ne peux plus boutonner,
Donc en chemise de soie noire et l'ensemble bleu de France à rayures
Chapeauté de mon panama blanc,
Je me dirigeai vers le Musée des Beaux Arts
Où une jeune racaille en pantalon de survête trop grand me salua,
« Oh monsieur, vous êtes un gentleman ! »
Après avoir salué à mon tour Fritz l'éléphant,
J'entrai dans l'ancienne demeure des archevêques...
Aaaaah !!! Que horror !!!...
Une immense toile du fada Olivier Debré toute ripolinée de rouge nous accueillait dans l'escalier,
Ça commençait bien !
Bon les collections sont sommes toutes fortes intéressantes,
Mais alors l'éclairage, NULLISSIME !!!
Des reflets à n'en plus finir sur les toiles.
Quand bien même les animateurs de cette soirée furent d'une extrême civilité,
En imaginant une promenade ludique sous forme d'un karaoké muet,
Munis des paroles d'une chanson il fallait choisir un tableau afin de s'en servir de porte d'entrée,
Comme « Je l'aime à mourir » pour un François Boucher,
Pas de quoi se livrer au libertinage !
Quoi que l'envie d'inviter la très charmante et rousse animatrice au badinage nous effleurasse,

Mais encore une fois ce fut un franc succès populaire,
Voir pour certains parents, un peu forcé,
Une classe de collégiens endimanchés récitaient un pensum sur le pauvre Balzac
Sous le portrait qu'en fit Louis Boulanger,
Accompagné du regard admiratif de leurs mamans,
Et celui un peu moins de leur professeur,
Se finissant, comme il se doit, par un selfie avec l'écrivain !

Juste à coté, entre deux salles, j'y dénichai une véritable petite perle,
Le Château du Plessis-lèz-Tours de nostre bon Roy Louis le onzième
Peint par François-Alexandre Pernot dans un esprit très romantique propre au XIXe siècle,

Mais ce qui vaut le détour,
C'est une partie de la collection Édouard Debat-Ponsan acquise par le musée,
Une merveille !!!
Décris en 1914 par un critique du Temps,
« Peintre raffiné, il l’est aussi dans quelques études de paysages où les rapports de tons sont d’une finesse exquise, où les formes imprécises des lointains d’architecture ou d’arbres ont exactement l’accent qui les indique sans les préciser avec étroitesse…
C’est dans les œuvres groupées par la piété des siens que Debat-Ponsan révèle sa véritable nature d’artiste.
Il y est juste et vrai, souple et libre, et c’est le plus bel éloge qu’on puisse lui adresser. »

Les petits maîtres - Édouard Debat-Ponsan

Petite fille nourrissant les poules - Debat-Ponsan
Dans la salle attenante, pour les amateurs,
Quelques croûtes de son petit-fils,
B'en oui, Jeanne la fille d’Édouard Debat-Ponsan se maria avec le professeur Robert Debré,
Donnant le jour au gribouille Olivier,
Comme quoi, le talent n'est pas héréditaire !
Sur ma lancée, j'allais voir aussi les dernière nouveautés du musée du Compagnonnage,
Ainsi que le Muséeum d'Histoire Naturelle qui fait vraiment pitié,
Tu parles d'une collec !
Un ou deux squelettes de blaireau et renard accompagnant un pauvre lion famélique empaillé...
À fuir !
Pour faire bonne figure, j'y allai aussi d'un petit tour place Plum...
Ah la la lalalala... Cradingue !!!
Et pas que les poubelles débordantes dès le début de soirée,
De l'étudiant et ou punk à chiens ainsi que de pauvres filles en panoplie de Zaz vautrés à même le sol en train de s'alcooliser...
J'te foutrai une bonne guerre !
Le temps de saluer des camarades en « têtes de peau »
Je rejoignais mes pénates et, passant devant la mairie,
Un immense affichage nous informait que se tenait en ce lieu,
La Tours Nuit Debout ?!!
En effet même pas une dizaine de gôchistes s'agglutinaient sur la place vide
Qu'ils enfumaient jusqu'au boulevard en s'échinant à cramer des merguez,
Je me serais bien arrêté pour palabrer avec ces frères humains,
Histoire de les taquiner,
Mais l'odeur de graillon empestant le seul costard portable qui me reste,
Merci bien !